Voici un espace de danse

Un espace mobile et changeant

Nous vous invitons à y découvrir, au gré de nos correspondances et des sources diverses que nous avons déposées, les réflexions, les recherches, les actions qui nous animent et nous rassemblent. Entre rêve, réveil et sommeil...


Danser

Les couvertures :

Prendre une belle couverture en pure laine de couleur peau.
Déposer soigneusement la couverture sur le sol d'un espace agréable.
S'allonger sur la couverture et s'en recouvrir complètement.
Laisser un peu de jour passer pour respirer.
Laisser reposer un long moment.
La chaleur qui se dégage du corps reste tout autour de vous.
Elle ne se déploie pas dans l'espace.
Une couche d’air chaud enveloppe l’ensemble du corps et se double d’un nouveau contour : celui que construit la couverture.
La matière se détend, la surface est étendue au delà de sa limite habituelle, poreuse et contenue à la fois, par une nouvelle peau.
Se déplier avant de s’endormir.
Ecouter ce nouveau contact avec l’environnement.
Aller vers le sommeil sans y céder pour découvrir un réveil.
De quoi est-il fait ?
Et que devient la couverture ?

L’expérience peut être dangereuse ; à gouter avec modération.



Laurence




Paysage

Se déplacer dans un lieu extérieur que l'on aime beaucoup. Une fois arrivé(e), prendre le temps de se déposer, à un point de ce lieu que l'on a choisi. Rester. Respirer et regarder ce qui nous environne, écouter, prendre conscience de ce que l'on touche, ce qui nous touche.


poids
air
souffle

Prendre une inspiration et sur l'expire, commencer à marcher. La marche sera continue pendant tout le temps de cette expérience. Elle accompagnera les observations, les découvertes, les sensations. Si quelque chose nous demande une pose, pour toucher ou regarder mieux, continuer en soi le mouvement du déplacement. Puis reprendre la marche.
Lorsque l'on décide de finir l'expérience, on arrête la marche. On prend un temps de respiration, sur place. Imprégné(e) de tous les événements et sensations glanés, on revient chez soi ou dans le studio de danse.
Là, on prend à nouveau le temps de se déposer. On peut fermer les yeux. On prend le temps de retrouver ce que l'on a traversé dehors. On ouvre les yeux pour se connecter à son espace. 
Prendre une inspiration et sur l'expire, laisser venir le premier mouvement qui surgit de son corps. C'est le mouvement de son paysage. 
Suspendre ce moment.
On pourra le reprendre et le prolonger, en faire une courte phrase ou tout un voyage dansé !


Isabelle





Raconter un rêve peut être puissant en  image couleur objet lieu, mais aussi
en affect émotion, sensation. Si on tente de les raconter souvent ils
dépassent le cadre du récit. Nos nuits mettent en scène des temporalités
inouïes, organisent  des voyages souterrains fantastiques, il arrive que
certains de ces rêves restent en nous, se répètent, nous marquent,
s'oublient et que d'autres nous poussent à les raconter.

Quand les dormeuses s'intéressent  à des protocoles, des pratiques qui
libèrent l'œil pour d'autres sensations.

Je me risque à ce sous titre : Etre regardé par un rêve.

Protocole inachevé

Choisir un rêve de « sa collection personnelle » qui puisse être dit.

« Trouver un e partenaire ».

Raconter un rêve à quelqu'un (que l'on ne connaît pas forcement) qui est
confortablement installé allongé sur le sol. S'ajuster à cette personne si
on ne la connaît pas.

Ce partenaire écoute votre rêve pendant qu'il est massé par vous, chercher
les gestes qui vont mobiliser les articulations par exemple, organiser le
récit avec les mouvements et la temporalité d'un pliage délicat.

Ensuite  quand le récit est achevé le récepteur rend ce rêve à  celui qui
l'a fait et transmis, elle lui transmet  à son tour ce qu'elle a perçu le
plus près possible de ce qu'elle a entendu. On change de rôle celui qui a
reçu le  récit du rêve va le rendre au donneur. Cela passe à nouveau par le
contact,le tact, le toucher.

Observations : on donne son rêve en passant par plusieurs inconnus
plusieurs mouvements  le toucher peut déranger le discours la syntaxe,
recomposer différents  régimes de significations que l'on a tendance souvent
à séparer. Recevoir l'impression dynamique de cette expérience. On ne stocke
pas des images, on a des zones de mémoire....on compose avec ce qui vient.

Dans mes sources il y a Simone Forti avec des principes moteurs qui
permettent d'être dans le mouvement et dans le récit, le fond, la forme
viennent figurer un état de présence qui renseignent sur des qualités de
corps. Il faudra y revenir. Pour  Mathieu Bouvier qui interroge avec cet
outil la figure dans l'espace du geste, c'est le mouvement du fond qui donne
naissance à la figure... "Si le surfeur n'est plus sur la vague il redevient
en représentation".
On peut poursuivre encore.


Véronique